« La musique sacrée sera d’autant plus sainte qu’elle sera en connexion plus étroite avec l’action liturgique, en donnant à la prière une expression plus suave, en favorisant l’unanimité ou en rendant les rites sacrés plus solennels » (Constitution sur la Sainte Liturgie, n°112).

Dans nos célébrations liturgiques, la parole tient une grande place, que ce soit la Parole de Dieu ou la parole de l’homme ; mais nos propres mots sont parfois trop pauvres pour dire l’indicible, pour parler à Dieu ou parler de Dieu. Or la musique permet d’aller au-delà des mots, d’exprimer autrement ce que nous formulons, comme l’orgue quand il prolonge et accompagne notre réflexion après l’homélie, avec son propre langage.

Le chant accompagne notre prière qu’elle soit de louange, de demande, de supplication, d’adoration, en la faisant résonner plus largement. Mais il peut aussi amener au silence, le silence qui suit notre prière chantée, quand celle-ci continue de résonner dans nos cœurs et de monter vers le Seigneur. Quand il termine un chant, le chantre sait bien qu’il n’arrête pas la prière, que celle-ci continue ; et il se fait très discret.

Que se passe-t-il quand nous chantons ensemble ? Le rythme assure la simultanéité de la prononciation, la mélodie exige que nous chantions tous à la même hauteur ; nous joignons non seulement nos voix, mais aussi notre souffle, dans une même dynamique, un même élan. De plus l’union des voix facilite l’union des cœurs et renforce ainsi la communauté. La préface se conclut par ces mots : « avec les anges et tous les saints, nous proclamons ta gloire, en chantant d’une seule voix : Saint ! Saint ! Saint le Seigneur ! ». Les voix de chaque membre de la communauté se mêlent et ne forment plus qu’une seule voix ; que notre voix soit peu assurée ou plus solide, hésitante ou expérimentée, cette diversité est notre richesse ; chacun y a sa place. N’ayons pas peur de joindre notre voix à celle de la communauté, pour faire corps ; car le chant et la musique tiennent une place importante dans la réalisation de la communion, union avec le Christ, union entre nous et dans la manifestation de ce que nous devenons, le Corps du Christ.

Souvenons-nous de ce chant que nous avons chanté lors de l’installation du Père Khalil : « Que soit parfaite notre unité, que soit parfaite notre joie, ainsi le monde connaîtra les œuvres de Dieu… ». Car il s’agit aussi de la joie, joie d’aimer, joie de partager, joie d’être unis, joie d’annoncer les merveilles de Dieu.

Claire Balanant.