Je suis né, il y a 68 ans, à Rennes, au sein d’une famille unie, marquée par l’épreuve du décès d‘une sœur aînée puis de mon père. De cette enfance, j’en retire la conviction qu’il est vain de rêver en un dieu pouvant nous dispenser des coups durs mais qu’il faut croire enun Dieu nous donnant la force de traverser les épreuves.

Je me suis posé la question de devenir prêtre durant mes études en école de chimie.J’ai l’habitude de dire que « je suis né à l’Eglise » dans les communautés étudiantes que j’ai eu la chance de fréquenter. D’abord en prépas où j’ai pris conscience que je pouvais, mal- gré mes limites, être utile à l’Eglise. Autre tournant décisif, la découverte que la foi en Dieu supposait l’adhésion à la bonne nouvelle de Jésus Christ, invitation à mettre le service desfrères au cœur de son existence.

Je suis entré dans les GFU, Groupes de Formation Universitaire destinés à des étudiants se posant la question de devenir prêtre, leur permettant de commencer à se former et surtout de discerner quel est le projet deDieu sur eux. Ce n’est pas parce que notre esprit est traversé par une idée généreuse qu’elle vient de Dieu. Ilveut notre épanouissement. Si nous nous rendons compte que nous ne pourrons pas être durablement heureux dans la voie que nous envisageons de prendre, il y a fort à parier que nous faisons parler Dieu au lieu de le lais-ser parler. Durant ces années, j’ai rencontré des prêtres au travail et la richesse de leur témoignage m’a montré que le ministère du prêtre ne se réduisait pas à l’animation de communautés existantes mais qu’il était d’abord service de l’évangile à annoncer aux hommes de bonne volonté. Peu à peu s’est élaboré un projet de ministère associant vie professionnelle et animation d’une communauté paroissiale.

Après cinq années de formation à la Mission de France, j’ai été accueilli en 1981 par le père Delarue, pre- mier évêque du diocèse de Nanterre. Il m’a envoyé à Puteaux où j’ai été ordonné diacre puis prêtre l’année sui- vante. Au bout de 10 ans de présence, il m’a fallu quitter ma première paroisse, je venais d’être nommé à As-nières. En 1997, je suis arrivé à Sainte-Thérése de Rueil pour prendre la responsabilité de la paroisse et en 2009, je suis devenu curé de Saint-Maurice de Bécon à Courbevoie.
Pendant 24 ans j’ai vécu avec beaucoup de joie ce double ministère. Au niveau de l’emploi du temps, cela engen- drait parfois de la tension et de la fatigue, mais fondamentalement j’y ai trouvé une grande unité. Les difficultésrencontrées dans ma vie professionnelle me permettaient de mieux comprendre les personnes accueillies à la paroisse, les responsabilités assumées au sein de la communauté chrétienne donnaient un visage concret à montémoignage auprès des collègues. Au cours de ces années, j’ai pu vérifier que Dieu n’abandonne jamais ceux àqui Il a confié une mission. Quand je constate toutes les richesses recueillies dans mon ministère, une évidences’impose, Dieu était avec moi, son Esprit m’accompagnait.

Avec mon passage à la retraite, une nouvelle étape a commencé. En plus de ma charge de curé, l’évêque m’a demandé de participer à la vie de l’aumônerie des étudiants de Nanterre ce que j’ai fait avec bonheur jus- qu’en 2012, année où il m’a proposé de devenir délégué diocésain pour le diaconat permanent, avec une atten- tion toute particulière portée à l’accompagnement de ceux qui se préparent à l’ordination. Une tâche passion-nante !
Cette année, j’arrive à Issy les Moulineaux pour prendre la responsabilité du pôle BEL. La joie d’être accueilli par vous est juste atténuée par le chagrin d’avoir dû quitter une communauté chaleureuse.
J’espère que je serai, autant que faire se peut, prêtre au service de tous. Qu’ensemble, nous formions une com- munauté, heureuse de vivre et de témoigner de l’amour de Dieu pour tout homme, donnant envie aux hommes etaux femmes de notre quartier de venir la rejoindre.