En ouvrant le Missel, la réponse est claire : le temps de l’Avent est un temps de pieuse et joyeuse attente. Prières et préfaces soulignent l’attente et ne parlent pas de pénitence :
« C’est lui qui nous donne la joie d’entrer déjà dans le mystère de Noel pour qu’il nous trouve, quand il viendra, vigilants dans la prière et remplis d’allégresse. »

« Tu vois, Seigneur, ton peuple se prépare à célébrer la naissance de ton Fils ; dirige notre joie vers la joie d’un si grand mystère : pour que nous fêtions notre salut avec un cœur vraiment nouveau. »

Cependant comme en Carême, on utilise les ornements violets, on ne dit pas le Gloria. L’Avent romain se met en place au VIe siècle « Il faudrait parler d’une préhistoire de l’Avent en Gaule et en Espagne. Ces régions semblent avoir perçu, dès la fin du IVe siècle et dans le cours du Ve, le besoin d’une préparation ascetique aux fêtes de Noël-Epiphanie. D’une durée de trois semaines, elle fut sans doute liée initialement à la préparation au baptême administré à l’Epiphanie ».

Notre liturgie a donc conservé des traces de ces préparations au baptême en Espagne et en Gaule. Certes pour l’Eglise ancienne, joie et péni- tence ne s’opposaient pas nécessairement, mais la célébration actuelle de l’Avent n’a pas de note pénitentielle, si ce n’est la couleur violette et l’absence du Gloria. On peut entendre là l’humilité et la vérité de l’homme qui, sans aucun merite de sa part, attend le don de Dieu. Durant l’Avent, sous differentes formes revient cette prière : « Seigneur nous ne pourrons jamais t’offrir que les dons venus de toi ». Dans l’attente, c’est déjà une joie que de se préparer à une grande joie.

« Le temps de l’Avent a une double caractéristique : c’est à la fois un temps de préparation aux solennités de Noël ou l’on commemore le premier avénement du Fils de Dieu parmi les hommes, et un temps ou, par ce souvenir, les âmes sont tournées vers l’attente du second avénement du Christ à la fin des temps. Le temps de l’Avent se présente donc, pour ces deux raisons, comme un temps de pieuse et joyeuse attente ».

Par Pierre Remise,
Responsable du service de musique liturgique du diocèse de Mende