Entretien avec Cécile Éon, responsable du catéchuménat des adultes au sein du Service National du Catéchuménat

4468 adultes seront baptisés en 2020. C’est environ 4% de plus qu’en 2019. Comment expliquer cette hausse ?
Les diocèses connaissent des variations d’une année à l’autre. Après deux années de quasi-stagnation, les demandes sont reparties à là hausse. Sur dix ans, l’augmentation du nombre d’adultes demandant le baptême est de 50 %. L’explication tient en partie au fait que l’on a aujourd’hui deux générations d’origine catholique qui n’ont pas été baptisées enfants par choix des parents. Arrivés à l’âge adulte, ils sont en quête de sens… Mais les demandes viennent aussi de personnes de toutes cultures.

La plupart des catéchumènes ont moins de 40 ans. Parlez-nous de leur cheminement : à quelle(s) occasion(s) rencontrent-ils le Christ ?
La moitié des baptisés de ces dernieres années sont de jeunes adultes entre 26 et 40 ans. L’engagement dans une vie professionnelle, familiale, avec de jeunes enfants, peut constituer un moment privilégié pour le cheminement vers le baptême, avec un questionnement sur le sens de la vie. La rencontre avec Jesus passe le plus souvent par une rencontre personnelle de chrétiens. Nul besoin d’aller chercher très loin : il s’agit, dans nombre de cas, de membres de la famille : un conjoint, des grands-parents, une belle-sœur, un enfant qui témoignent de leur foi àu Christ. L’amour, l’attention à l’autre, la joie font signe. Il n’est pas rare non plus aujourd’hui de voir des enfants invités au caté par des copains ou copines et qui finalement vont demander le baptême. Les parents sont donc interpellés par le chemin de foi de leurs propres enfants.

De quels milieux sociaux professionnels sont-ils issus ?

Les catéchumènes sont majoritairement issus des milieux populaires. Cela évolue peu ces dernières années. Pour beaucoup, c’est par le témoignage que donnent des chrétiens dans leurs engagements, en particulier dans l’aide aux plus démunis, que sont touchées les personnes en quête d’une vie meilleure. Le Christ les rejoint a travers les hauts et les bas de leur vie… Dans l’Eglise, ils trouvent un lieu d’écoute, de rencontre. Ils ont le sentiment d’appartenir à une nouvelle famille.

Il n’est pas rare de voir des personnes issues de milieux sociaux-culturels tres différents qui apprennent a se connaître et s’apprécier au sein d’un groupe d’accompagnement. Le cheminement est l’occasion de brassage de population.

On constate aussi une augmentation des personnes ayant des fragilités particulières, qu’elles soient physiques, psychiques ou sociales (en particulier un certain nombre de migrants). Elles se reconnaissent dans la proximité du Christ pour les plus petits.

L’accueil des personnes fragilisées permet également à toute l’Eglise (et donc aux communautés chrétiennes) de redécouvrir que les plus « petits » sont au cœur de la fraternité chrétienne. C’est un témoignage pour les fidèles baptisés. Le catéchuménat est ainsi un signe évangélique…